Les Illusions du sang (Madame DUCTEIL, Lycée de Bellefontaine)
Quelques extraits :
Alban et Alexiane
Rainville : une vie de couple exécrable.
P30 : de « En dehors d’alimenter son despotisme,
la bonhomie d’Alban suscitait l’agacement de sa femme….le spectre de son
malheur conjugal. »
Dès
cette page, le lecteur comprend que les relations entre Alban et Alexiane sont
loin d’être paisibles. Elles ne sont pas fondées sur l’amour mais sur la
domination. Ici, ce n’est pas l’homme qui domine mais la femme.
Par
ailleurs, le narrateur, dans cet extrait fait part au lecteur du dédain
qu’Alexiane éprouve pour son mari. Ce sentiment se traduit physiquement,
notamment par les expressions de son visage : « un regard las »
et « retroussement navré de lèvres », mais aussi par le fait qu’elle
monopolise la parole.
En outre, elle semble éprouver un réel plaisir
à le contredire en public, soulignant ainsi la vacuité de ses propos. De plus,
elle n’hésite pas à l’humilier en affirmant, en présence de son
« clan », qu’il ne « reste aucune trace de sa famille à la
Nouvelle Orléans ». Ainsi, Alexiane rappelle à son mari l’inutilité de sa
famille, qui n’a en rien marqué l’histoire.
Ces
conflits incessants dans le couple sont expliqués dès la page 31. On y apprend qu’Alban commet l’adultère. Cependant, le lecteur
ne ressent aucune compassion pour Alexiane,
personnage féminin odieux et vaniteux. D’ailleurs, à la page 185, le lecteur comprend que leur
mariage était fondé sur le mensonge et la dissimulation, Mme de Rainville ayant elle-même trompée son mari en lui
faisant croire que Philippe était son fils.
Le
soliloque d’Alban aux pages 154 à 159
permet au lecteur de mieux comprendre les relations qu’entretient le couple. Il
y décrit la haine mais aussi le dégoût qu’il éprouve pour son épouse. Tout chez
sa femme lui inspire de l’aversion.
Une
telle relation s’avérera dévastatrice, Alban finira par se suicider (p160).
Philippe et Ann
Rainville : une relation osmotique
P28 : «
Ann contourna, au bras de son époux….qui mène à la porte d’entrée »
P44 : « Ann avait
rejoint les abords de la piscine au bras de son mari…elle s’accrocha à
Philippe »
P50 : Philippe avait
déserté le conciliabule… il jeta un
regard…avec l’espoir d’y trouver Ann… Philippe déposa un baiser sur le cou de
son épouse »
P51-52 : ….en remerciement
du bonheur qu’il me donne »
Relation fusionnelle.
Complicité. Liens fondés sur la confiance mutuelle, le respect de l’autre et
l’écoute, la prise en compte des désirs de l’autre.
P91-92 « Elle agita
le papier en fulminant…Je ne crois pas
mériter ça ! »
Premiers incidents dans le
couple, premiers conflits vite résolus.
Il est normal que les relations
filles/ garçons soient parfois entachées par des conflits. Cependant, il est
important que ceux-ci soient résolus rapidement, dans le respect de l’autre.
Pour ce faire, il faut faire preuve de maîtrise de soi et surtout s’exprimer
avec tact.
Ann Rainville et
les autres personnages masculins de l’histoire : Stan et Jacques
P99-101 : « Voici Jacques mon frère, Mme
Rainville…je vous promets de m’en tenir là »
Une amitié
naissante. Liens fondés sur le respect mutuel. Ann témoigne un sincère intérêt
à ces deux personnages, les multiples questions dont elle les assaille le
prouvent. Lors de leur première rencontre, Jacques se montre particulièrement virulent.
Cependant, les relations vont vite se pacifier, grâce à l’humour dont va faire
preuve Ann.
Des vies cassées (Madame FRANCOISE, LP Trinité)
Des vies cassées, H. NIGEL THOMAS
Recueil de 13 nouvelles portant sur des destins
brisés d’immigrés d’origine caribéenne (St Vincent, Barbade, Jamaïque)
installés au Canada.
La toile de fond est la complexité des rapports
entre Noirs et Blancs, riches et pauvres, et très souvent entre hommes et
femmes.
La difficulté de compréhension se pose parfois face
à des dialogues en argot.
Pour la thématique des rapports fille/garçon ou
femme/homme, quelques passages peuvent être exploités :
Page 14 : une immigrée abusée par le mari
blanc de sa patronne se rebelle et est licenciée (l’échange verbal avec le
patron est assez violent et renvoie à la triste réalité des femmes déplantées,
faibles dont on abuse et qui, parfois, se laisse abuser pour s’assurer un
emploi pérenne).
Page 25 : une relation de couple qui se
dégrade à l’arrivée d’un enfant (un mari jaloux de son nourrisson, odieux avec
cette femme devenue mère et qu’il rabaisse sans arrêt).
Page 58 : relation de couple altérée par le
comportement machiste du compagnon pourtant tout nouveau (ordres, menaces,
insultes) et qui explique son machisme par ses origines africaines.
Page 128 : scènes de ménage incessantes au
sein d’un couple mixte qui verse systématiquement dans les menaces et violences
physiques (forme de communication banalisée?).
Page 145 et 148 : une femme violentée par son
mari excédé et ruiné par son train de vie (économies dilapidées + hypothèque
des biens afin de satisfaire l’égo de la femme qui souhaite tenir le rang des
« Blancs »).
Page 159 : expression des clichés misogynes et
machistes par une mère qui passe son temps à apeurer et dénigrer sa fille,
comme pour l’empêcher de faire les mêmes erreurs qu’elle (couche avec le patron
pour garder son emploi à la plantation…). La jeune femme est tellement conditionnée
et persuadée qu’elle finira comme les autres « couchées su’l dos »
qu’elle se fait ligaturer les trompes à 21 ans…
Page 193 : une vie de couple affligeante entre
une femme qui porte la culotte et met sans arrêt son compagnon qui abuse de
l’alcool à la porte. L’un des problèmes du couple est d’origine sexuelle :
la femme a des besoins que l’homme ne peut satisfaire ; en effet, il ne la
désire plus du fait de sa corpulence. Les insultes tournent toujours autour du poids
de cette femme et de sa tendance à manger toujours plus (« grosse
truie » p. 197 + réplique p 192).
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