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lundi 11 octobre 2010

Léonora MIANO

L'association invite Léonora MIANO (Prix Goncourt des lycéens en 2006) à venir rencontrer les élèves inscrits au Prix Carbet des Lycéens du 8 au 16 novembre 2010 dans différents établissements de l'île.

http://www.leonoramiano.com/

Voici le compte-rendu d'une des visites qu'elle a faites :

Rencontre avec Léonora Miano
Le mercredi 10 novembre 2010, aux environs de 10 heures du matin, quinze élèves du Lycée Nord Atlantique de Sainte-Marie sont partis, accompagnés de leur professeur de Français, à la rencontre de l’écrivaine d’origine camerounaise, Léonora Miano, au Lycée du Lorrain, dans le cadre du Prix Carbet des Lycéens. La rencontre dura deux heures.

Nous avons été reçus par le principal-adjoint et l’écrivaine, personnages affables et accueillants. Nous n’étions pas seuls, deux classes du Lycée Joseph Pernock furent, également, conviés à l’évènement.

L’interview commença par la présentation du parcours littéraire et personnel de l’écrivaine : Léonora Miano a été formée en littérature anglo-américaine et son nom signifie intrigue, ruse ou projet. Elle nous confia, par ailleurs, que sa vocation pour l’écriture vient de ses parents ; fascinée par eux, elle avait l’impression que ces derniers accédaient à un univers qui lui était interdit. En fait, elle a voulu leur ressembler, eux qui lisaient beaucoup. Mme Miano eut la chance d’avoir, enfant, une véritable bibliothèque à sa disposition. Aussi n’éprouve-t-elle aucune difficulté à écrire ; c’est « la seule chose facile à faire dans ma vie ».

A la question « Quelle est la part d’autobiographie qu’on trouve dans son oeuvre ? », elle affirma qu’il y a toujours une part d’autobiographie dans les livres en général car l’écrivain écrit avec son coeur et même si ce n’est pas son histoire, il écrit avec ses sentiments. Pourtant, elle nous confessa, un brin provocatrice, que Contours du jour qui vient, roman qui lui valut, en 2006, le prix Goncourt des Lycéens, n’a rien à voir avec son vécu.
A la question « Comment qualifieriez-vous votre style d’écriture ? », elle déclara, tout de go, qu’elle n’a pas de style d’écriture particulier. Elle en change selon le livre qu’elle écrit. Néanmoins Mme Miano reconnut qu’il y a bien un critère sur lequel elle se fonde pour produire n’importe quel récit : la musique. Au fil de notre échange, elle nous fit comprendre que la musique, plus particulièrement le Jazz ou encore le Blues, structure ses écrits. Jadis elle prenait des cours de Jazz, ce qui l’avait, dès le plus jeune âge, initiée à ce rythme si particulier que l’on retrouve dans ses textes. Son oeuvre Contours du jour qui vient en est le plus parfait exemple. Les chansons comme « Like a Motherless child » (un fameux negro-spiritual) et « Wild in the water » (Gospel tout aussi connu) scandent, en effet, son écriture. Mais le réalisme cru que l’on retrouve dans Contours du jour qui vient, d’après l’auteure, proviendrait de son fort caractère ; elle nous avoua avoir un caractère bien trempé et traîner depuis l’adolescence une attitude rebelle.

En guise de conclusion, Léonora Miano nous prodigua quelques conseils d’écriture :
* il ne faut jamais écrire « à la manière de … » ; il faut trouver son propre style car chacun est différent. De plus, « il n’y aura jamais qu’un seul Shakespeare, qu’un seul Baudelaire ».
* ne pas oublier ses origines et toujours les revendiquer.
* commencer à écrire quand on n’a pas de bagages littéraires pour ne pas se laisser influencer par tel ou tel auteur, lui paraît être la clef pour trouver sa propre voie (voix), « sa petite musique intérieure ».
Il était près de midi et demi lorsque nous quittâmes avec regret cette écrivaine à la voix si douce et aux mots si forts.

Les élèves de la 2nde C du Lycée Polyvalent de Sainte-Marie


1 commentaire:

Anonyme a dit…

tres bon ouvrage